Lors d’un voyage en Amérique Latine, difficile d’échapper au nom de Simon Bolivar. Il est partout présent ! « El Libertador » fait partie de l’identité de ce continent. Retour sur un destin incroyable !
Simon Bolivar : « El Libertador »
Simon Bolivar nait à Caracas en 1783, dans une famille créole. C’est auprès d’un précepteur adepte des idées des Lumières, et en particulier de Rousseau, qu’il va faire son éducation politique, et au cours de plusieurs voyages en Europe, qu’il effectue entre 1799 et 1807. Lors d’un séjour à Rome, il fait le serment de libérer son pays de la tutelle espagnole.
Ce n’est qu’à partir de 1810 qu’il entreprend de réaliser son projet (insurrection républicaine de Caracas), mais il faudra plusieurs années et de violents combats, avant que la ville soit finalement totalement sous son contrôle en 1813. C’est à cette occasion que lui est donné le surnom de « El Libertador » sous lequel il est encore connu aujourd’hui.
L’ unification de l’Amérique Latine
Convaincu de la nécessité de fonder une union des pays d’Amérique latine contre la domination espagnole, il y parvient une première fois en 1819 : après la libération de Bogota (Nouvelle-Grenade, actuellement Colombie), est fondée la république de Grande-Colombie, regroupant le Venezuela, la Colombie actuelle, Panama et l’Equateur, reconnue par le roi d’Espagne en 1820. La guerre civile reprend : le Venezuela ne sera indépendant qu’en 1823, le Pérou en 1824 ; en 1825, les régions du Haut Pérou, de Cuzco et d’Arequipa forment une république indépendante, dirigée par Bolivar, et qui prend son nom : la Bolivie.
De nouveaux conflits reprennent au Venezuela, qui conduisent Bolivar à ce constat amer : « Premièrement, l’Amérique est ingouvernable pour nous. Deuxièmement, celui qui sert une révolution laboure la mer. Troisièmement, la seule chose que l’on puisse faire en Amérique est d’émigrer. Quatrièmement, ce pays tombera infailliblement entre les mains de petits tyrans ». Il meurt en 1830, sans avoir pu réaliser son rêve d’unification de l’Amérique latine.
Au-delà des exploits militaires, et de la conquête de l’Indépendance, Bolivar marque durablement l’Amérique latine par ses idées politiques : émancipation des esclaves, protection des indigènes, encouragement de l’éducation, en créant et organisant des écoles et des universités, développement du commerce et de l’agriculture. En résumé, c’est une révolution par le progrès social et économique et le savoir qu’il ambitionne, conditions nécessaires pour mener à bien l’émancipation complète de ces pays.
Simon Bolivar : présence et héritage
Rien d’étonnant donc, si la figure de Simon Bolivar reste très présente dans toute l’Amérique latine : dans le nom de la Bolivie bien sûr, de sa monnaie et de celle du Vénézuela (le boliviano et le bolivar), dans les noms de nombreux lieux et bâtiments publics qui honorent sa mémoire, sans compter les hommages qui lui sont rendus à travers nombre de monuments, statues et cérémonies.
Plus profondément, l’héritage politique de Bolivar et ses idées progressistes sont largement revendiquées par nombre de mouvements politiques, paradoxalement de l’extrême-droite à l’extrême-gauche. Et c’est au Vénézuela par le gouvernement d’Hugo Chavez que cette prégnance politique est la plus fortement revendiquée : c’est explicitement l’inspiration des idées de Bolivar qui a nourri son projet politique, de l’indépendance à l’égard des grandes puissances, et des Etats-Unis en particulier, aux tentatives d’unification ou de rapprochement des pays voisins, notamment avec la Bolivie, l’Equateur et le Nicaragua.
Quelles images avez-vous de cette figure historique ?