Avec les FARC, l’Armée de Libération nationale (Ejército de Liberación Nacional – ELN en espagnol) est le second grand mouvement de guérilla en Colombie. Portrait de l’ELN en quelques lignes.
L’ELN en Colombie : une origine s’inspirant de Castro
Depuis les années 1960, les combats entre ces mouvements révolutionnaires, les groupes para-militaires et les gouvernements colombiens ont fait des centaines de milliers de victimes, dans les camps en présence, et dans la population civile.
L’ELN en Colombie a été créée en 1964 dans la région de Santander, en s’inspirant fortement de la révolution cubaine de Fidel Castro ; comme les FARC, elle s’appuie initialement sur des revendications de partage des terres et de lutte contre les inégalités sociales.
Encore aujourd’hui en Colombie, près de la moitié des terres agricoles sont détenues par 1% des propriétaires fonciers. D’inspiration marxiste-léniniste, elle revendique la libération du peuple du pouvoir militaire, et une révolution de l’organisation sociale.
L’ELN compte alors environ 4000 militants. Elle sera pendant plus de 40 ans (de1969 à 1998) dirigée par un prêtre espagnol, Manuel Perez.
La division
Dans les années 1990, le mouvement se scinde en deux factions, l’une, le Front Domingo Lain, refusant tout abandon de la lutte armée, l’autre, le Courant de Rénovation socialiste, partisan d’une pacification du mouvement.
L’ELN en Colombieb, ascule, comme les FARC, dans le terrorisme et le trafic de drogue, les actions de guérilla contre le pouvoir militaire, mais aussi économique, notamment contre les grandes compagnies pétrolières, entraînant le déclin de la production de pétrole de la Colombie.
Les affrontements avec les groupes paramilitaires, soutenus par l’armée, les prises d’otages (parfois spectaculaires, comme celle d’une centaine de personnes qui a lieu à Cali en 1999), les assassinats, quasi ininterrompus entre les années 1960 et 2000, font de la guerre civile colombienne le plus long conflit armé du continent sud-américain.
Entre 1998 et 2002, l’arrivée au pouvoir d’Andres Pastrana en Colombie marque une première étape de négociations avec l’ELN et les FARC, accompagnée d’une lutte renforcée contre la production de coca. Ces tentatives échouent avec l’élection d’Uribe, partisan d’une répression forte de la guérilla.
Depuis 2012, des pourparlers ont repris en Colombie, avec un appel conjoint des deux mouvements révolutionnaires à la mise en place d’un processus de paix, suivi en avril 2013 de l’annonce d’une unification des deux groupes.
Négociations avec l’ELN
L’Armée de libération nationale compte actuellement environ 1500 militants, implantés principalement dans les départements de Norte de Santander, Arauca, Cesar, Antioquia, Cauca, Nariño et Valle del Cauca, ainsi que dans le sud du département de Bolívar.
Actuellement (juillet 2013), des négociations sont en cours avec le gouvernement colombien à La Havane portant sur cinq points majeurs du conflit : une réforme foncière, les modalités de sortie du conflit, la lutte contre le trafic de drogue, les réparations envers les victimes et la réintégration politique et sociale des combattants.